Sunday ambles

What to do, what to do…

When it is Sunday, the end of a two-week holiday.

 

Spent from having spent the last three days writing a manifesto… Not Communist, it has already been done. Not a Global Refuse, (Refus global) it too, has already been penned. Not hugely revolutionary, but very meaningful to me.

 

Time for an amble through the neighbouring Burgs. Saint-Henri and Griffintown it will be for me today.

 

On top of that, the St Jacques overpass going over Décarie is open!

First on the list is the Bibliothèque Saint-Henri on Notre Dame Ouest, where they are hosting an exhibition entitled “Saint Henri des Tanneries; un village sous la ville”, held over until January 13th.  This details the period during which this tannery was in operation, its impact on the city as well as what came after the tanning (animals, not the human skin) industry went industrial. We are presented with the artefacts found and dug up during the Turcot Exchange excavations, those artefacts and the site itself, which most history buffs and archeologists would have preferred could have been left intact, with the Turcot working around the site instead of reburying it.

 

Contrary to what I may have thought before entering the library, the small exhibit was surprisingly informative and captivating.  I was also pleasantly surprised to see quite a few people in the library for the exhibit, meandering along as I was doing, from case to case.

 

I was provoked by a display which taught about what happened to families as the industrial age bloomed, and the women went to work at the new tanneries; their children were sent to asylums!

And I was inspired by a reading chair/ workout bicycle with a table for all to use! I think I’m going to add one of these in my house.

Next stop was a walk around Notre Dame, my destination was the Salvation Army, but I never reached.  I was help hostage by an exhibition at 1700 La Poste. It was my first time in this former Post Canada building which became an architects’ firm, a building that I had always admired from a distance.

This exhibition space was opened five years ago, and I can’t believe I never went in before! Floored, bowled over, awed and stunned by the space, and the use of the space. I was greeted warmly upon entering and given all the background information on the exhibition space, the owner, and the artist being displayed. I could have stayed there for hours.

I discovered an artist, Ed Pien that I had not known about before, and I ask myself under what rock I was lying under all of these years? Brutal and beautiful, ephemeral and real, his work is a multitude of contrasts. I was spun in his web of threads as I meandered into his world.

And then I went to the basement, where I was taken aback, drawn in and washed into his waves of sound, image and movements. Shadows, shadows of houses, movements, whispers, in and out as I interact with the shadows.

It was a difficult place to leave, but I had another stopover before the day was to come to a close.

 

So off I went, to make my way to Arsenal, a spectacular contemporary art space, however it was closed. Sometimes, though, misfortune breeds fortune, for it gave me the opportunity to scope out the outside, wandering around in the wonderment of the grounds. For the building itself is a jewel of a place, and right in front of it is this truly wonderful mural, which plays into the reflections of the windows.

I had to photograph, next to the gallery, a frozen cooling system, as it brought me back to the time when I was working at an oil plant in Alberta. There had been an explosion at the coker (where the sand and oil are separated), which had created this massive tower of twisted iron, steel and metal, and a 75-foot wall of a frozen waterfall with parts intertwined. Cameras were strictly forbidden, and anyone caught taking pictures were threatened with expulsion, so unfortunately, I have none, but I still got expulsed from the site.

Time to make my way back home, renewed, rejuvenated, snapping pictures along the way.

What better way is there to spend a Sunday afternoon, and what a wonderful way to recharge my batteries before the onstart of a new week.

Manifeste pour l’inclusion des femmes dans le secteur de la construction : Une approche visant l’intégration, le soutien et le maintien durable.

12 août 2012 118Ce manifeste a comme but d’identifier les méthodes qui aideront à favoriser l’entrée des femmes au secteur et à améliorer la qualité de vie de toutes celles qui optent pour les métiers de la construction.  Cette démarche a été entreprise pour faire profiter tous et toutes de mes propres expériences personnelles, de la recherche et de mes connaissances de la matière en question.  Il est à noter que certaines des méthodes identifiées sont générales, tandis que d’autres plus pointilleuses, et qu’assurément, quelques-unes peuvent se transférer facilement à d’autres types de métiers non-traditionnels. Certains points sont des objectifs à court ou moyen terme, néanmoins, je cherche à identifier des méthodes qui auront un impact à long terme pour les femmes peu importe les carrières qu’elles choisissent.

Pourquoi la nécessité d’inclure les femmes dans ces types de métiers, reconnus comme étant genrés? À priori, il n’y a pas de métiers d’hommes. Il y a seulement la perception et l’approche qui les définissent et ceux-ci sont des constructions sociétales, basées sur des définitions limitatives, autant pour les femmes que pour les hommes. Les études, recherches et l’histoire nous ont démontrés que la mixité dans un milieu de travail aide au développement organisationnel et personnel ainsi qu’à la cohésion et à l’enrichissement sociétale. La vraie question à poser sera plutôt pourquoi la résistance d’inclure les femmes dans les secteurs tels que la construction?

 

Préface

 

Afin de comprendre mes qualifications et d’où je viens avec ce manifeste, il est de mise de vous donner un peu d’information sur moi et de mon parcours; je suis, de prima bord, une militante des droits de la personne depuis toujours.  J’ai été impliquée dès un jeune âge dans des causes variées, que cela soit contre le système d’apartheid en Afrique du Sud ou les escadrons de la mort au Guatemala, à aider les femmes battues, à lutter contre la pauvreté, à donner soutien aux personnes aux emprises de problèmes de santé mentale et à faire de la sensibilisation de ces enjeux et plus.

J’ai franchi les métiers de la construction en 2000, suivant une formation d’un diplôme d’études professionnels, pour devenir électricienne de construction.  Ce DEP se faisait au même temps que je finissais un baccalauréat en beaux-arts. Étant artiste, je faisais déjà des travaux de rénovation dans le secteur résidentiel, notamment des mosaïques en céramique et des muraux et finitions de peinture décorative.  Je me suis lancée dans une quête plus sérieuse pour me trouver une carrière de mon goût. C’est au moment que j’ai posé quelques questions à un électricien sur son métier, que je me suis décidée vers cette nouvelle aventure. En toute transparence, ce monsieur en question a stimulé en moi un désir intense de devenir électricienne par son choix de paroles; en me disant que je ne pouvais pas faire ce métier d’homme. En essayant à tout prix de me dissuader il n’a qu’en réalité allumé un feu intense dans mon âme pour prouver que toute femme, notamment moi-même, pourrait entreprendre cette carrière.

J’ai été électricienne de 2000 à 2011.  J’ai travaillé sur des projets partout à Montréal, dans les secteurs commercial, institutionnel, industriel et du génie civil, pour une multitude de compagnies et de chantiers. Mon dernier chantier fut en Alberta.

Durant cette période, j’étais très impliquée au sein de mon syndicat; je voulais devenir la première femme déléguée de chantier, et la première représentante syndicale. Ce fut un parcours difficile.  Je siégeais sur une multitude de comités syndicaux, et j’avais toutes les connaissances et plus pour y atteindre. Cependant, il y avait des obstacles, principalement un incontournable; je suis une femme. Les femmes n’étaient pas le bienvenu, ni bien vus et perçus. On m’a itéré à maintes reprises que les gars ne seraient pas prêts à m’accepter dans ces rôles, et je me voyais, à chaque nouveau chantier, ne pas être prise en considération, être comptée pour du beurre.

Jour après jour, je faisais face à du mépris, à ne pas être prise au sérieux et à me faire harceler. Des fois, c’était des choses anodines, des « jokes » et du taquinage. Tandis qu’en d’autres instances, c’était carrément beaucoup plus grave. J’ai quand même réussi à faire ma place, mais mon statut, il était à rebâtir à chaque nouveau chantier, avec chaque nouveau gars avec qui je travaillais. Par ce qu’une femme, elle doit toujours se prouver digne d’être parmi ces hommes. À. Chaque. Fois.

J’ai insisté auprès de mon syndicat de bâtir un comité de la condition féminine. Dans le temps, il n’y en avait pas un seul parmi les cinq syndicats de la construction. C’était un débat qui a pris des années à le justifier. On m’a dit que ce n’était pas nécessaire, il n’y avait pas assez de femmes, ça sera mal perçu, bref toutes les raisons imaginables ont été convoquées. J’ai commencé par solliciter des femmes, et nous avons commencé à tenir des réunions clandestines, sans l’approbation syndicale. Mais je suis allée chercher des appuis et de l’aide, auprès de la maison-mère syndicale, et j’ai fait du lobbying à ne plus finir. J’ai fait du réseautage, et je me suis affiliée avec des groupes de la défense des droits de femmes. Je me suis impliquée auprès de F.R.O.N.T. (Femmes regroupées en options non-traditionnelles), même que j’y suis devenue sa vice-présidente (de 2008-2016).

Finalement, on m’a dit que pour avoir un comité, il fallait le prouver en faisant un mémoire! Il n’y a pas eu aucun autre instance ou comité syndical nulle part d’autre qui a dû passer par ces méthodes draconiennes pour prouver la nécessité de son existence.

Peut-être que l’on a exigé ce mémoire pour nous faire taire, ou pour nous faire échouer. Mais cela a eu l’effet opposé.  Nous, moi et mes consœurs que j’ai pu recruter, ont insistés auprès de notre local syndical de nous fournir la liste de toutes les électriciennes à Montréal.  Nous avons développé un sondage, et sur 88 électriciennes, nous avons eu des réponses de 80 d’entre elles.  Et ce fut le début du mémoire.  Nous avons développé un mandat, créé des statuts et règlements, analysé les résultats du sondage, et avons monté un plan d’action concret et irréprochable. Ce mémoire de 46 pages a été déposé, après des longues années justificatives, à un congrès syndical, suivi par un vote unanime pour entériner dans les statuts le premier comité de la condition féminine dans une instance syndicale de la construction.

Mon temps comme électricienne prenait sa fin. La dernière fois que j’ai mis mon sac à outils autour de ma taille était en début 2011, quand mon syndicat m’a envoyé travailler sur un plant d’huile en Alberta pour une compagnie Québécoise. On m’a avisé même avant mon départ que la compagnie en question ne voulait pas de femmes sur son chantier. On m’a avisé de garder un « low profile ». De ne pas me faire remarquer.

Comment ne pas se faire remarquer sur un chantier quand tu es la seule et unique femme parmi des centaines d’hommes? Comment que moi-même, je peux passer inaperçue, quand cela va carrément à l’encontre de tout mes fondements?

On a monté un dossier contre moi.  On voulait faire de moi un exemple, et on m’a congédié. Ce n’était pas joli. C’était la première fois que je me faisais congédier d’un chantier, et c’était plus que brutal. Tout ça, par ce qu’ils ne voulaient pas de femmes sur leur chantier.

J’aurais pu me battre, pour un congédiement non-justifié et discriminatoire; les preuves, je les avais (d’ailleurs, je les ai encore, je les ai toutes gardées). Mais mon syndicat n’était pas prêt de prendre ma défense, et je le savais, intrinsèquement, que ma carrière aurait été foutu, même plus que foutu. J’ai pris une porte de sortie, et j’ai demandé à la compagnie en question de s’excuser et de s’assurer que la situation ne se reproduise plus jamais, envers aucune autre femme. Et je le sais, intrinsèquement, que ma demande n’a pas été respecté.

J’ai changé de cap, et de carrières.  On m’a embauché comme conseillère en prévention auprès d’une association paritaire de la construction, et j’y suis restée pour un peu plus que sept ans. J’ai dû faire le deuil de mon ancien métier d’électricienne, et de mes aspirations syndicales, mais j’ai gagné tellement plus en me réinventant. J’ai eu une carrière enrichissante, valorisante, et j’ai grandi autant professionnellement que personnellement. J’ai eu plus d’impact sur le milieu de la construction que toute autre implication passée. Et j’ose espérer que j’ai été une source d’inspiration pour les femmes qui sont entrées dans le secteur après moi.

Je suis de nouveau en période de transformation; je suis devenue agente de prévention pour les chantiers de construction accréditée par la CNESST, et j’ai été admise à l’université pour une maîtrise en administration, que je vais débuter en automne prochain.

 

Ce manifeste ferme la boucle sur ce que j’ai commencé en 2000. J’espère que cela s’avèrera utile, et que cela pourra aider au secteur de se donner les moyens à se transformer, qu’il puisse devenir le potentiel qui se doit d’être.

 

Première partie

 

Avant de commencer à analyser comment les femmes peuvent trouver leur place dans un secteur non-traditionnel, il faut commencer par le début, et ceci se trouve bien avant qu’une femme enlace une paire de bottes de construction et se dirige avec ses outils sur un chantier. Pour que les femmes soient en mesure de considérer un choix de carrière en construction, qu’elles soient à l’aise dans leur choix, et la société pour autant, il faut :

·       Que les hommes, à la naissance de leur nouveau-né, prenne le congé parental dont ils ont droit, dans son entièreté. Qu’ils tissent des liens intimes avec leur enfant. Qu’ils s’impliquent dans l’élevage quotidienne de l’enfant. Ceci mène à avoir un point de vue fluide et évolutif sur les rôles familiaux entre les hommes et les femmes.

·       Que les parents modifient leurs approches genrées envers leurs enfants. C’est-à-dire :

1.       De ne pas féminiser et masculiniser les espaces d’enfants basées sur le sexe de l’enfant et sur des couleurs, notamment rose et couleurs pastel pour les filles versus bleu et couleurs primaire pour les garçons.

2.       Idem pour les vêtements.

3.       De valoriser les traits de curiosité, d’énergie, de dextérité et d’intelligence des filles et de réduire l’attention misée sur ses traits physiques et ses vêtements.

4.       De valoriser les traits d’empathie et de gentillesse des garçons et de réduire l’attention misée sur son niveau d’énergie.

5.       D’offrir des jouets mixtes aux deux sexes; c’est-à-dire, autant des poupées aux garçons que des camions aux filles, entres autres. De ne pas tomber dans les pièges de marketing des compagnies de jouets, ni à de la pression des autres envers ses enfants.

6.       D’arrêter de Cendrilloner les filles en les traitant de princesses, en valorisant tout le flafla des histoires Disney et de la demoiselle en détresse qui doit se faire sauver par le prince charmant.

7.       D’enseigner dès un jeune âge l’utilisation des outils manuels aux filles, à quoi ça sert, et à les encourager de les utiliser/ bâtir avec.

8.       D’enseigner dès un jeune âge aux garçons des recettes de cuisine et l’entretien ménager. D’encourager la participation à ces activités.

9.       D’enseigner les sports typiquement genrés tels que le baseball ou le hockey aux filles, et la danse aux garçons.

10.   D’encourager des aspirations variées aux enfants; c’est-à-dire, une pompière ou femme astronaute pour une fille et un artiste ou un infirmier pour un garçon.

 

·       Que les parents modifient leurs approches genrées envers eux-mêmes. C’est-à-dire :

1.       D’avoir un partage équitable de tâches ménagères.

2.       Que les hommes soient autant à l’aise de laver le bol de toilette que de tondre le gazon, et que les femmes soient autant à l’aise à pelleter et d’installer une étagère que de faire la lessive. Que leurs enfants puissent voir ces rôles partagés.

3.       Qu’il n’y ait pas de favoritisme envers qui conduit la voiture familiale quand les deux parents sont dans le même véhicule. Que les femmes prennent le volant et que les hommes soient passagers en face des enfants.

4.       Qu’il y ait communication, collaboration et d’entraide dans l’élevage des enfants, et qu’il n’y ait pas de favoritisme envers un ou l’autre enfant.

5.       Que les parents puissent jouer ensemble aux sports typiquement genrés avec leurs enfants tels que les mères lançant une balle de football à ses enfants et les pères à sauter la corde à danser.

 

·       Que les écoles modifient leurs approches genrées envers les étudiants. C’est-à-dire :

1.       Montrer des différents types de modèles et d’exemples aux enfants par rapport aux adultes.

2.       De ne pas différencier l’approche pédagogique et les résultats escomptés basés sur le genre.

3.       S’assurer que les livres d’instruction soient neutres et sans stéréotypes genrés.

4.       Que les jouets ne soient pas genrés.

5.       Que la cour d’école valorise aussi les jeux typiquement « féminine », et qu’il y a des espaces variés afin de favoriser des jeux mixtes. Avoir des espaces pour faire pousser des plantes que les enfants pourront entretenir.

6.       D’enseigner le civisme et le devoir citoyen à tous et à toutes, et ce, dès un jeune âge.

7.       D’encourager la mixité et le respect envers l’un et l’autre, en donnant aussi des lignes directrices sur ce qui est acceptable et ce qui n’est pas, par exemple le toucher, le droit de dire non et le devoir de l’écouter.

8.       D’offrir des cours obligatoires en économie familiale, de couture et de cuisine, de mécanique d’auto de base et des ateliers de charpenterie à tous et à toutes au secondaire.

9.       D’orienter les filles dans les domaines tels que les mathématiques et la science, et de donner des exemples concrètes de femmes qui ont atteint des postes importants.

D’orienter les garçons dans les domaines de personnes soignantes, ou de coiffeur, toujours en donnant des exemples de réussites.

10.   D’orienter les filles qui ne sont pas intéressées à poursuivre les études dans des domaines tels que la construction, et valoriser ces types de choix.

 

·       Que la société modifie ses approches genrées envers les citoyen.ne.s. C’est-à-dire :

1.       En arrêtant de sexualiser des jeunes filles pré-pubescentes.

2.        En arrêtant de mettre des attentes irréalistes envers le physique des femmes.

3.       En encourageant des rapports hommes-femmes basés sur le respect et le respect de choix.

4.       En favorisant la parité dans les instances de travail, et en mettant en place des mécanismes qui le garantiront.

5.       En enlevant les barrières systémiques que peuvent rencontrer les femmes à certains types de carrières.

6.       En valorisant les différences entre les hommes et les femmes, tout en s’assurant que ces différences ne créent pas d’obstacles dans les échanges et au travail pour l’obtention de promotion.

7.       En s’assurant qu’il y a conciliation travail-famille en toutes instances, et que les horaires ne défavorisent pas l’intégration au marché aux parents ni aux aidants naturels.

8.       Qu’il y ait valorisation et équité salariale de types de carrières, notamment ceux et celles qui sont considérés genrés. Par exemple, le salaire d’une préposée aux bénéficiaires devrait être le même qu’un éboueur.

9.       Que la consommation, la surconsommation et son marketing soient réduits, et que la valeur misée sur la croissance à tout prix soit éliminée

 

Ce n’est qu’en s’attaquant à ces points de front que l’inclusion des femmes dans des métiers non-traditionnels tel que la construction pourra réellement se faire.

 

Deuxième partie

 

Pour qu’il y ait une vraie inclusion des femmes dans le secteur de la construction, il y a une multitude d’approches à prendre. Les statistiques les plus récentes de 2017, selon la CCQ (Commission de la Construction du Québec) indique qu’il n’y a que 1.91% de femmes œuvrant dans le secteur (En 2016, le chiffre se situait à 1.62% de femmes).  De ce montant, la majorité, 57%, sont des apprenties, comparativement aux hommes, qui sont chiffrés à 26%.  Et ça, c’est avec des mesures mises en place depuis 1997 quand le premier programme d’accès à l’égalité des femmes soit rentré en vigueur; un programme qui a d’ailleurs été revisité et renforcé en 2015 afin d’augmenter le nombre de femmes dans la construction. Par contre, le Québec est toujours en dessous des statistiques pancanadiennes, et que nous avons la pire représentativité féminine du Canada en construction. Le taux d’abandon des femmes après 5 ans dans la construction est chiffré à 56% versus 35% pour les hommes.

C’est clair que les méthodes utilisées visant l’intégration et le maintien des femmes dans le secteur ne sont pas suffisantes. Bien que le PAEF (à noter que quelques de mes recommandations se retrouvent dans le PAEF) de la CCQ, révisée en 2015 a mis des efforts sur le processus, ce qui n’a pas été fait est l’établissement de quotas obligatoires.

Un point d’intérêt; le rapport sur les femmes de la construction- portrait statistique de 2017 de la CCQ utilise l’écriture épicène; de même que la CCQ a publié un guide sur la rédaction épicène, mais qui n’est nullement utilisée dans leurs autres rapports.

 

 Écoles

 

Pour que les femmes soient en mesure de choisir les métiers de la construction, d’avoir le soutien nécessaire, de s’intégrer au milieu d’une manière durable, il faut :

·       Qu’il y ait priorisation d’entrée des femmes aux écoles des métiers de la construction.  Dans ces écoles, il faut :

1.       Que ces écoles aient des politiques d’anti-harcèlement et de bien-être psychologique, qu’elles soient applicables et appliquées.

2.       Avoir un soutien adapté spécifiquement pour les femmes qui choisissent d’étudier un métier de la construction. Ce soutien doit entre-autres tenir compte du fait qu’il y a déséquilibre entre le nombre d’hommes versus le nombre de femmes.

3.       Le soutien doit inclure du temps supplémentaire offert dans les ateliers, pour contrer le fait que la majorité des femmes dans ces écoles n’ont jamais touché à des outils de leur vie, en revanche des hommes qui ont souvent travaillé manuellement.

4.       Qu’il y ait des formations spécifiques pour les enseignant.e.s sur l’intégration et la mixité dans leurs classes.

5.       Qu’il y ait des enseignantes dans toutes les disciplines enseignées.

6.       Que ces enseignantes soient données les outils appropriés afin d’assurer leur succès.

7.       Des endroits communs qui encouragent et sollicitent l’entraide entre les étudiantes de l’école. L’entraide devra se faire transversalement et qu’elle soit multidisciplinaire.

8.       Un système de mentorat, interne et externe, tout le long des études.

9.       Une transparence sans équivoque des défis que vont rencontrer les femmes à l’école et sur le marché du travail. Cette discussion doit être suivi par des méthodes de gestion et des mécanismes d’adaptation pour les femmes afin qu’elles puissent avoir les outils appropriés pour faire face aux défis qui les attendent.

10.   Des formations obligatoires et intégrées dans le curriculum pour les étudiant.e.s sur les notions de harcèlement et de discrimination. Ces formations doivent aussi aborder les sujets et les actes qui tombent sous la juridiction d’actes criminelles (ex : harcèlement et agression physique et agressions sexuels).

11.   Que les ateliers aient des outils et des équipements de protection individuels (EPI) spécifiques et adaptés pour femmes (ex : harnais de femmes et gants de petites tailles).

12.   Que les professeur.e.s dans les ateliers enseignent aux étudiant.e.s les méthodes de travail sécuritaires, en utilisant des équipements de manutention et des méthodes de travail qui tiennent compte de l’ergonomie.

13.   Que les écoles aient des centres de conditionnement avec des spécialistes au sein de l’école, et à défaut de, d’offrir des cartes-rabais à des centres de conditionnement privés.

14.   Que les écoles favorisent les principes de conciliation travail/famille, et à la mesure du possible aient des garderies au sein de l’école.

15.   Un système de placement auprès d’employeur.e.s ouvert.e.s et outillé.e.s à intégrer des femmes dans leurs équipes de travail.

16.   Des listes tenues à jour d’employeur.e.s qui embauchent des femmes, et qui maintiennent ces femmes à l’emploi auprès de leurs équipes.

17.   Des listes tenues à jour d’employeur.e.s qui ont eu des plaintes de harcèlement ou de discrimination déposées contre eux.

 

Législation et la CCQ

 

Pour assurer l’inclusion et le maintien des femmes dans leurs métiers de la construction, il faut :

·       S’assurer qu’il y a nombre croissant de femmes qui entrent dans le marché de travail et qui y restent. Le seul moyen efficace d’atteindre cet objectif est d’instaurer des quotas.

·       Ces quotas doivent être mis en place pour tout chantier gouvernemental, incluant les travaux publics et le génie civile, Hydro Québec, les hôpitaux, les écoles et toutes autres institutions et ce, à tous les paliers, que cela soit fédéral, provincial ou municipal. Le quota doit être un minimum de 3% de femmes sur les chantiers, proportionnellement montant pour les métiers où les femmes sont plus nombreuses (tel que les peintres). Ce chiffre ne doit pas inclure les femmes qui travaillent en administration (ex, comptable).  Ce quota se doit de se faire réviser à chaque deux ans afin de continuer la croissance. Il doit aussi y avoir des quotas mis en place pour les femmes cadres; c’est-à-dire, les ingénieures, chargées de projets, surintendantes et superviseures.

·       Les quotas doivent être instaurés pour les projets de construction ou des compagnies qui reçoivent de l’argent gouvernementale (ex; Bombardier, amphithéâtre au parc Jean Drapeau).

**** À noter, que le sujet des quotas est tabou et mal perçu dans beaucoup de cercles, et même par certaines femmes. Le terme « discrimination positive » est souvent utilisé pour décrire l’utilisation de quotas.  Je tiens à souligner que de laisser entrer une femme compétente dans un domaine n’enlève pas la compétence d’un homme, et en aucun temps favorise l’entrée d’une femme qui n’a pas sa place, mais plutôt d’ouvrir une porte qui lui est habituellement fermé. En aucun cas, cela s’avère à être discriminatoire envers les hommes, puisqu’à prima bord, la porte est toujours ouverte pour eux, et ce, peu importe leurs niveaux de compétences.

·       Offrir des incitatives de crédits d’impôts aux employeurs qui gardent à leur emploi une travailleuse pour une durée de plus de trois ans, à la suite d’un engagement écrit de cet employeur.e.

·       Féminiser les titres des métiers de la construction, sur les cartes de compétences des travailleuses (Ex; électricienne classe C, plâtrière, charpentière-menuisière).

*Ces termes se font revendiquer par les femmes depuis maintes années.

·       Que la CCQ mette en place un système qui vise à obtenir la parité homme-femme sur leurs conseils d’administrations.

·       Utiliser l’écriture épicène dans tous les documents destinés au secteur de la construction, et ce, peu importe d’où proviennent ces documents. D’enlever la phrase « L’utilisation du genre masculin a été privilégiée afin de ne pas alourdir le texte » du vocabulaire des différentes instances, que cela soit les documents de la CCQ, de la CNESST, des associations patronales, les syndicats et les associations paritaires telles que l’ASP Construction et l’IRSST. Ces instances doivent venir à la conclusion que l’utilisation du genre masculin dans des textes ne fait que de renforcer les sentiments d’exclusion des femmes.

 

Syndicats

 

Pour que les femmes soient en mesure de choisir les métiers de la construction, d’avoir le soutien nécessaire, de s’intégrer au milieu d’une manière durable, il faut :

 

·       Que les syndicats de la construction aient tous des comités de la condition féminine intégré dans leurs instances et dans leurs statuts. Que ce comité soit :

1.       Formé de femmes qui soient formés et qui peuvent offrir du soutien aux autres femmes et à tout membre du syndicat, incluant l’exécutif et la permanence.

2.       Qu’elles sont des femmes qui font partie intégrante de l’instance syndicale et du milieu de la construction. C’est-à-dire, des déléguées de chantier, et des contremaitres, par exemple.

3.       Que le comité soit un véhicule utilisé par tous les niveaux du syndicat, qu’il y ait un rôle et une autorité transversale.

·       Que les syndicats aient des politiques contre le harcèlement et la discrimination intégrées dans leurs instances, et qu’elles soient appliquées et applicables.

·       Que les syndicats de la construction forme ses délégués, ses élus, son exécutif et sa permanence sur la réalité des femmes, le harcèlement et les situations discriminatoires. Qu’ils soient capables de répondre aux besoins des femmes d’une manière approprié et avec des délais raisonnables. (Je n’utilise pas l’écriture épicène ici, puisqu’il n’y a à date qu’une ou deux femmes dans ces rôles ci-mentionnés).

·       Que les syndicats de la construction mettent en place un système qui vise à obtenir la parité homme-femme au sein de leurs comités variés, l’exécutif les élus et la permanence.

* Ce point, pour la totalité des syndicats de la construction prendra des années à développer, puisque la grande majorité d’entre eux n’ont aucune femme intégrée dans leurs différentes instances.

·       Que les syndicats de la construction aient;

a.       Des listes tenues à jour d’employeur.e.s qui embauchent des femmes, et qui maintiennent ces femmes à l’emploi auprès de leurs équipes.

b.       Des listes tenues à jour d’employeur.e.s qui ont eu des plaintes de harcèlement ou de discrimination déposées contre eux.

·       Que les cinq syndicats de la construction travaillent collaborativement ensemble pour promouvoir, aider et outiller les femmes dans le secteur. Qu’ils travaillent collaborativement avec les autres instances de la construction tels que les écoles, les employeurs, les associations patronales, la CCQ, les instances paritaires telles que la CNESST et l’ASP Construction à ce but ci-mentionné.

 

Organismes, Associations paritaires

 

Pour que les femmes soient en mesure de choisir les métiers de la construction, d’avoir le soutien nécessaire, de s’intégrer au milieu d’une manière durable, il faut :

·       Qu’il y ait un organisme paritaire dédié à faire le lien avec toutes ces instances mentionnées ci-haut, et que cet organisme s’assure un suivi et des réunions ponctuelles avec ces instances pour assurer des ponts et pour que les enjeux des femmes ne tombent pas entre les craques.

·       Que cet organisme paritaire soit aussi le lien entre les femmes de la construction, qu’elle offre des sessions rencontres et réseautage pour les femmes, des tables rondes, et du mentorat.

·       Que la CNESST intègre le principe de la santé psychologique au travail quand vient le temps d’inspections de chantier. Qu’ils s’assurent que les programmes de prévention aient des politiques contre le harcèlement et pour le bien-être psychologique.

·       Que la CNESST autorise ses inspecteurs et inspectrices d’arrêter les travaux quand ils.elles sont témoin d’un acte ou d’une parole qui porte atteinte à la santé psychologique d’un.e travailleur.e de la construction. Que des constats d’infractions soient acheminés à ces employeurs.

·       Que ces inspecteurs et inspectrices de la CNESST soient formés afin de déceler ce qui peut porter atteinte à la santé psychologique d’une personne, ainsi que sur le harcèlement et la discrimination.

·       Que la CNESST arrête de contester chaque demande d’indemnisation d’une personne aux emprises d’une maladie causée par une situation qui a porté atteinte à sa santé psychologique.

·       Que la CNESST mette en place un système qui vise à obtenir la parité homme-femme sur leurs conseils d’administrations ainsi que sur leurs divers comités.

·       Que l’ASP Construction offre des services conseils aux employeurs sur les méthodes de travail qui favorisent une approche de mieux-être au travail.

·       Que l’ASP Construction offre des formations destinées aux employeurs et leurs gestionnaires sur la santé psychologique et le mieux-être au travail. Qu’une formation soit aussi offerte aux travailleurs et travailleuses de la construction sur ce sujet, et que les principes d’harcèlement fassent partie de la formation.

·       Que l’ASP Construction rédige des guides sur la santé psychologique et le mieux-être au travail destinés à l’industrie, dont les sujets du harcèlement et la discrimination en feront part.

·       Que l’ASP Construction soit l’organisme de référence en matière d’outillage, d’EPI et des méthodes de travail sécuritaire pour les femmes. Que ces principes soient imbibés dans toutes ses formations.

·       Que l’ASP Construction mette en place un système qui vise à obtenir la parité homme-femme sur son conseil d’administration.

 

Associations patronales 

 

Pour que les femmes soient en mesure de choisir les métiers de la construction, d’avoir le soutien nécessaire, de s’intégrer au milieu d’une manière durable, il faut :

Que ces associations patronales

·       Aient une division/département / personne dédié à toute matière de la condition féminine au sein de la construction.

·       Puissent offrir des services de soutien et de l’information pertinente à ses employeur.e.s-membres qui ont besoin d’un appui particulier dans leurs démarches d’intégration et de maintien des femmes à leurs emploi.

·       Puissent offrir des services de mentorat aux femmes de la construction, et aux employeurs qui ont besoin d’aide dans leurs démarches.

·       Puissent offrir des services aux femmes qui veulent monter les échelons corporatifs.

·       Qu’ils aient des listes tenues à jour d’employeur.e.s qui embauchent des femmes, et qui maintiennent ces femmes à l’emploi auprès de leurs équipes.

·       Qu’ils aient des listes tenues à jour d’employeur.e.s qui ont eu des plaintes de harcèlement ou de discrimination déposées contre eux.

·       Travaillent collaborativement avec les autres instances de la construction tels que les syndicats, les écoles, les autres associations patronales, la CCQ, les instances paritaires telles que la CNESST et l’ASP Construction pour promouvoir, aider et outiller les femmes dans le secteur.

·       Aient des politiques contre le harcèlement et la discrimination intégrées dans leurs instances, et qu’elles soient appliquées et applicables. Qu’elles fassent parties intégrantes de leurs programmes de préventions qu’ils offrent à leurs clients.

·       Que les associations patronales mettent en place un système qui vise à obtenir la parité homme-femme sur leurs conseils d’administrations.

 

Employeurs

 

Pour que les femmes soient en mesure de choisir les métiers de la construction, d’avoir le soutien nécessaire, de s’intégrer au milieu d’une manière durable, il faut :

Que les employeur.e.s

·        Favorisent l’embauche de femmes, et plus particulièrement, la rétention de femmes parmi leurs employé.e.s . Assurent l’embauche des femmes au début d’un projet, et jusqu’à sa fin.

·       Aient des politiques contre le harcèlement et la discrimination, et sur la santé / mieux-être psychologique, que celles-ci soient pertinentes, applicables et appliquées.

·       Aient une approche conciliation travail/famille.

·       Assurent la formation aux travailleurs et travailleuses sur la santé psychologique et le mieux-être au travail, qui inclut les volets sur le harcèlement et la discrimination.

·       Ne tolèrent, en aucun temps et en aucune instance, des commentaires déplacés, une situation de harcèlement, d’intimidation et de discrimination, peu importe qui est l’instigateur. Qu’ils aient des mesures et des méthodes efficaces et rapides pour rectifier la situation et qui ne défavoriseraient pas en aucun sens la personne qui a subi ce tort.

·       Travaillent collaborativement avec les syndicats pour éradiquer les situations de harcèlement, d’intimidation et de discrimination.

·       S’assurent qu’en aucun temps se trouve des photos, images ou graffitis sur leurs chantiers, roulottes, salles de repos, toilettes, qui servent à discréditer les femmes, ou à les humilier, que ça soit intentionnelle ou non.

·       Offrent des outils et EPI adaptés aux femmes, et ce, sans en faire un exemple.

·       Favorisent des méthodes de travail ergonomiques pour tous et toutes, en tenant compte de méthodes de levage et de la manutention de matériaux.

*Ceci aidera à diminuer les blessures et les troubles musculaux-quélettiques que subissent nombreuses personnes qui œuvrent dans le secteur de la construction, et les coûts qui y sont reliés.

·       Aident les travailleuses à apprendre leurs métiers en leurs offrant des tâches différentes et variées pendant les périodes d’apprentissage. Aident à l’avancement des périodes d’apprentissages des travailleuses.

·       Offrent le potentiel de mentorat pour les travailleuses.

·       Donnent des tâches et des défis intéressants et valorisants aux femmes.

·       Offrent le potentiel d’avancement de carrière aux femmes; c’est-à-dire, leur offrir des postes de contremaitresses et de supervision.  Assurent qu’elles soient formées adéquatement pour entreprendre ses rôles.

* La majorité de femmes qui œuvrent dans le secteur de la construction sont des fonceuses. Une des raisons du taux d’abandon se vaut le manque de défis et de potentiel d’avancement.

 

 

Conclusion

 

Pour que les femmes soient réellement incluses et intégrées dans le secteur de la construction, ainsi qu’à tout autre secteur majoritairement masculin, les différents acteurs et actrices du milieu doivent croire au principe de la mixité et au bénéfice que cela remportera aux entreprises et au secteur.

L’approche doit tenir compte du fait que tant et aussi longtemps que la société insiste à nommer des types d’emplois genrés, la situation ne changera pas. Tant et aussi longtemps qu’il n’y a que des hommes autour des tables décisionnelles, la situation des travailleuses ne changera pas. Et surtout, quand la société dicte dès la naissance des filles et garçons que seront leurs rôles à jouer dans ce monde, les nombres de femmes dans la construction avancera à très petits pas, voir indiscernable.

 

L’approche d’inclusion doit se faire en partenariat avec tous ces joueurs. Ce n’est qu’à ce moment que la situation s’améliora.

 

Signé,

Valérie Bell

05-01-2019

Trouvailles de quartier

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Me promenant dans mon quartier

Une belle journée d’hiver ni chaude ni froide; ensoleillée

La lumière rayonnante éclatante sur les surfaces grises et brunes

Donnant de la vie; substance à un temps en suspens.

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Ambulation qui mène à des trouvailles

Des révélations qui font rêver projetant des souhaits

Plein d’espoir pour la nouvelle année commençante; possibilités

Ouverture sur le monde de créativité; vie.

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Ah oui, le Docteur. Seuss est son nom

Inspiration des enfants et adultes de tout âge; bonté

Inscription sur un bac à plantes; fleuri et paroles fleurissantes

En anglais; ça se comprend quand même en français

“It’s not about what it is, it’s about what it can become”

Ce n’est pas de que c’est, c’est ce que ça peut devenir.

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Mon quartier, plein de trous; nids de poules

Des failles crevasses des fois semblants infranchissables

De l’asphalte plein de bonnes intentions; armature bétonnée fractionnée

Ces creux se font penser différemment; pensées et pansements.

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Les esprits de fleur; essences enrichissantes

Revitalisent et réaniment les cœurs battants de l’esprit humain

Avec un peu de semences nous pouvons pousser; pistonner pissenlits et pivoines

Oiseaux de paradis et œillets d’amour

Dans nos jardins dans nos cours

Mon quartier; le tien aussi deviendra un joyeux faubourg.

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Dog years / Années canines

 

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❤️❤️❤️❤️❤️

Ice & Yoko
Mes amours / My loved ones!

Old age creeps in
Youth, agility and facility depart
Happy they remain
Resilient and dynamic as always
Smiles they bring me
Love they share.

❤️❤️❤️❤️❤️

Le temps fil, mes chiens vieillissent. Ice, mon malamute qui a bouleversé ma vie il y a déjà au-delà de 11 ans, ses jours sont comptés.  Et Yoko, ma chienne fidèle, intelligente, souriante fêtera ses 10 ans sous peu. Elle a été malade le mois passé, mais comme elle le fait toujours, elle a rebondi comme si rien n’y était. Comme elle est résiliente!

Vraiment pas facile de les voir rentrer au troisième âge.

Je dors, depuis plus d’un mois, en bas, sur mon divan. Aussitôt que j’entend les pattes de Ice se soulever tranquillement, plein de raideur, je me lève aussi. Car il faut que je le dirige vers le dehors, si non, je retrouve un beau cadeau s’étendant d’une distance de 5 mètres.  Il ne peut plus se retenir.

Oui, ce n’est pas convenable. Je manque de sommeil, mes nuits sont cassées, fractionnées. Mais je n’échangerais pas ses derniers moments que nous partageons ensemble, des moments si précieux.

Ne vous inquiétez vous pas, mes chiens ne sont pas dans un état palliatif.  Ils sont seulement vieillissants.  Ces jours-ci, plus Ice que Yoko. Il a un manque d’équilibre et manque de force. Il peut glisser et tomber.  Il fait ses besoins dans la maison, et des fois, dans la voiture avant que nous nous rendions à la montagne. Mais il est heureux et jouissant.  Il adore chasser mon minou, Jello. Ça le rajeuni.  Il peut encore sauter sur le comptoir et piquer de la bouffe.  Et quand je le promène, il est si enchanté, ravi de rencontrer tout le monde et tous les toutous du voisinage. Et malgré la perte de poil (il fait de l’alopécie, donc il est maintenant avec une queue de rat et des endroits où il est chauve), il est toujours aussi majestueux et impressionnant.  Tout le monde l’adore et il adore tout le monde.

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Je ne m’inquiète plus sur la discipline.  Je les laisse faire ce qui les apportent de la joie, et j’apprécie chaque moment avec eux.  Car bientôt, un jour rapprochant, mes 2 meilleurs amis ne seront plus à mes côtés. Entre-temps, nous nous réjouissons à balader et à s’amuser ensemble.

❤️❤️❤️❤️❤️

While cleaning

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While cleaning my basement, I came across a bag I had tossed aside a few years back. Inside was a stack of medications in clear packets, dates marked, others wrapped in Kleenex, stapled and with the dates clearly identified in my mom’s handwriting.

These were my mother’s six-month hoard of medication that she had pretended to take.  She would be given her pills by the nurses at her senior’s residence, as she would then proceed to distract them while she would feign having swallowed her pills.   The times when a nurse would have her eyes on her, she would take the pills in her mouth and cache them on a side of her cheek like a chipmunk, until the said nurse would leave. And then my mom would promptly spit out the medication; but instead of throwing them out, she would wrap them up meticulously in tissues, staple these Kleenexes, inscribe the date and time, and hide them with all the other pills under her bed.

I had found her hidden stash a few years back, during one of her sojourns at the hospital and I had gone to her apartment to pick up some of her clothing and slippers. I remember my reaction, even though this was not a new phenomenon. It is what I always feel when confronted with these situations with my mom. My heart starts pounding heavily, I get this pain in my diaphragm, and I see red. It is hard for me to breathe. I have stopped counting the times she stops taking her pills over the course of her / my lifetime. And every time, it makes me react. She has phases of thinking that people are trying to poison her, and that her medications are making her sick.

Of course, I confronted her about it, and for the umpteenth time, she told me it would be her last time.  I tried to remain calm. I tried to insist on the fact that her medications are what are keeping her healthy and alive, whether it be her blood thinners, her heart medications, her vitamins and her anti-psychotic pills.  But it doesn’t do much good when she is convinced that one of the nurses at the residence is evil and poisoning her, and that all the other staff are in collusion with her. It is only with careful negotiating and the collaboration of all her doctors that we can get her to stop this action of rejecting her medications. The last negotiation process included shifting the time frames to her pill routines so that she would not be confronted with the “satanic” nurse in question.

 

I don’t know why I kept them, these pills, some wrapped in Kleenexes, others still in their original plastic packages, other than to be a painful reminder of the ups and downs that she has, and that I get dragged down in and with her. Is it a reminder to myself, or served up as proof to others, of all the hardships she has gone through and inflicted on me, of the scars left on my psyche? Since I have done a lot of inner work on myself over the years, lots of therapy to heal these deep-seated wounds which have wreaked havoc on my life, it was abundantly clear that I had to let go, and toss these pills / feelings aside, to move on and to refocus.

The question is, how does one get rid of a stack of pills?

So slowly, I started opening the intact packages, removing the pills from their plastic wrappers, as well as ripping the Kleenex packets and putting all the pills in a container to dispose of at the pharmacy, as well as stacking the plastic packets to put out in the recycling bin. This was a long and laborious process. Why was I doing this? Somehow, I got enthralled by the colours and textures of the pills, even to the point of second guessing my decision to throw them out.  Can I use these for a project? And if so, what kind of project?  An installation piece, or maybe a photography series…. No. No, seriously, no. These pills must get disposed of. It’s time for me to move on.

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And then I asked myself, what would others have done? Would they not just have taken the whole bag, and dumped it in the garbage, regardless of any consequences to the eco-system?  I felt that I was being as OCD as my mom.

 

My mom has not had any “episodes” (I never know what to call those times, when she goes in a downward spiral of chaos) in a couple of years.  People always ask me how she is, and I can honestly say she’s fine, she’s stable.  That’s what matters, in the end. But her normal is not other people’s norm. The thing is, when you have lifelong debilitating mental health issues, as you age, your mental state is affected.  Your day-to-day shifts, with repercussions on your thinking process.  In my mother’s case, she has developed a serious case of obsessional behaviors. They are not perceptible too much from the outside, but it affects how I and others close to her relate to her, as she hyper-focusses and fixates on the minutest of details, and there is no altering the course of her routines. And they have become her norm.

How does the OCD manifest itself? Well, there is the playing of Vivaldi’s CD ‘The Four Seasons’ over and over and over again, in this constant loop, and having the CD play even when she is not in her apartment. Or her fixation on going to the bathroom. Of her taking a sanitary napkin and having to iron out the folds with her hands for 20 minutes before installing it precisely in the centre of her underwear. Or her squirreling away religious magazines in various spots in her apartment. Or of this, or of that.  There are a thousand or so minor obsessions, when put together, make one giant headache for those around her. And they are not to be altered, as this creates major upheaval in her life, which in turn, can be the upstart of an “episode”.

So we, or I should say I, learn to deal with her behavioral glitches. I have learned to breathe, to tolerate and accept.  I have my moments, however, when the breathing and accepting is a challenge, and I am not as successful as I would like to be. I hope, that the next time I will be faced with her not taking her medications (there is always a next time), I will be able to respond differently, and I will be able to control that pressure on my diaphragm where I feel that I can’t breathe.

In the meanwhile, it is time for me to get rid of these pills, these little coloured balls of resentment, out of my house, out of my psyche and out of my memories. Time for me to bring this container of pills to the pharmacy, for them to dispose of, for them to send off to the incinerator.

 

On a side note, while I was waiting my turn at the pharmacy, the man in front of me asked the technician where his pills came from, and he was not able to get an answer.  I was intrigued by this, as it had never occurred to me to think of the provenance of medications. Having my interest piqued, I started conversing with the pharmacist, who informed me that even if a pill is made by company “X” which has its head office in country “Y”, the ingredients can come from at least 20-50 different sources and countries, which in turn makes it impossible to make an informed decision based on ethical/humanitarian grounds.  Hmmmm.  Must look further into this. Subject for another blog post, maybe.

 

And then I did it. I gave my stash of my mom’s stashed medication to the pharmacist.  And it became my time to stop hoarding things /bad memories / resentment / anger.  It is now my time to breathe.